Carnet de Bord – 03

Le 07/11, nous nous sommes rendues aux archives municipales de Marseille. Nous avons parcouru les archives de l’enseignante Paulette Quarante qui a elle-même pris soin d’archiver les travaux menés avec ses élèves entre 1950 et 1960. Cette découverte a été centrale pour la continuité de notre projet de balade puisque nous avons récolté des albums scolaires et des revues qui retracent des correspondances, des textes, des dessins, des annotations de Paulette Quarante illustrant les changements du quartier, notamment avec les débuts de l’urbanisation; la construction des grands ensembles, l’arrivée des lignes électriques, des antennes télé et la multiplication des voitures…

Dans nos recherches, nous avons également trouvé des vues aériennes du quartier de 1923, 1943 et 1949, ainsi que la photographie d’une fanfare que nous avons montrées aux habitant·es lors d’un repas partagé. Belle surprise, lorsque Pascal Cavato, s’est reconnu parmi les personnes de la fanfare ! Ce repas nous a permis de créer davantage de lien avec certain·es usager·es du centre social et de récolter leurs récits sur le parcours de leur vie dans le cadre d’un moment convivial. C’était aussi l’occasion pour nous de les inviter à la balade pilote du 17/11 et de réfléchir collectivement au trajet. 

La balade pilote s’est révélée comme un moment précieux de réflexions collectives pour mieux comprendre l’agencement de la matière collectée sur l’histoire des Bourrely et l’articulation des récits des habitant·es. C’était aussi l’occasion de questionner la manière dont la balade pouvait participer à ouvrir de nouveaux imaginaires sur les lieux et leurs usages dans le quartier des Bourrely. 

Nous avons finalement convenu que la balade finale aurait pour fil conducteur, les espaces de socialisation et de solidarité dans le quartier et la manière dont ils sont occupés ou non. 

C’est avec cette idée que nous avons repensé le trajet et les arrêts de la balade finale qui a eu lieu le 5/12. 

Nous avons commencé le trajet par le Jardin des Fabrettes qui se situe à côté de l’école Notre-Dame-Limite les Fabrettes. Dans le jardin, on trouve une œuvre d’art majestueuse, pensée par l’artiste Miette Ripert, qui date de 2008. La jardin a été malheureusement déclaré comme non conforme aux normes de sécurité pour les enfants et donc n’est pas vraiment accessible. Ce premier arrêt était l’occasion de revenir sur le travail de Paulette Quarante mais également de proposer une déambulation dans ce jardin des curiosités. 

Le deuxième arrêt était celui de L’église de Notre Dame Limite, à côté de laquelle nous avons pu évoquer la présence de câpriers, témoins du passé rural du quartier. Nous avons été ensuite accueilli·es par Henri Chiumino, membre de la paroisse et par le Père Ha Jo qui a parlé de l’église comme espace d’accueil, de solidarité et de dialogue interreligieux. 

Le troisième arrêt s’est tenu à côté d’un terrain de pétanque qui est à ce jour inutilisé par les habitant·es, nous sommes revenues sur le domaine agricole qui appartenait à la famille Borel et qui se tenait dans le quartier (inspirant d’ailleurs le nom des Bourrely). 

Pour l’avant-dernier arrêt, nous nous sommes réuni·es au Bourg, à côté du centre social, où nous avons évoqué l’urbanisation du quartier, la construction des logements, les pratiques de solidarité et les savoir-faire qui circulent encore dans le quartier.

Pour accompagner la balade, nous avions conçu un livret qui faisait office de guide de balade avec les archives collectées et le trajet avec les différentes étapes. Ce livret qui a été distribué aux participant·es figure aussi comme une invitation à partager des archives sur le quartier. 

Par ailleurs, nous sommes en train de réfléchir avec les élèves de DNMADe, à un dispositif numérique en lien avec nos recherches menées sur le quartier. Le projet prendrait la forme d’une bande défilée qui illustre les récits des habitant·es à travers des objets. 

La récolte d’objets est d’ailleurs au cœur de nos prochaines actions puisque pour la suite, nous allons réfléchir de manière plus approfondie à la récolte d’archives auprès des habitant·es du quartier afin de les inviter à nous partager des photographies et/ou des objets qui témoignent de leur expérience des Bourrely. Tout ceci dans le but de penser notre dispositif final qui pourrait prendre la forme d’une exposition collective d’objets du quotidien ou anciens et qui pourraient participer à créer un récit du quartier, à travers des gestes et des savoirs-faire.